Comte de Vermandois : le jeune fils de Louis XIV

Nous sommes en octobre 1667, Louise de La Vallière met au monde un garçon au Château Saint-Germain-en-Laye, fils du Roi Soleil. La future Duchesse de La Vallière espère que cette naissance lui rendra le cœur de Louis XIV. En tant que favorite du roi, la maîtresse obtient néanmoins que son enfant porte le prénom de Louis, celui du royal père. À partir de 1668, la Duchesse de La Vallière se voit rapidement éclipsée par Madame de Montespan. Cependant, en 1669, Louis XIV légitime le jeune garçon en lui donnant le titre de Comte de Vermandois.

Lorsque le jeune Louis de Bourbon a deux ans, car sa mère est née dans le Bourbonnais, il est nommé Amiral de France. Son éducation sera confiée à Madame Colbert, qui s’est déjà occupée des précédents enfants de Madame de la Vallière. En 1674, le petit comte perd sa mère âgée de 30 ans. La duchesse avait décidé de finir ses jours au couvent pour racheter ses péchés. Après la mort de sa mère, Louis se rapproche de sa sœur Marie-Anne, la Mademoiselle de Bois, qui n’a qu’un an de plus que lui. À la cour de Versailles, il trouve du réconfort auprès de la duchesse d’Orléans, la princesse Palatine Elisabeth-Charlotte de Bavière, épouse du frère de Louis XIV. La vie du jeune comte n’est pas facile au sein de la cour, vu qu’il n’a presque aucun soutien des courtisans. Du côté de son père, il n’a pas de place non plus, surtout parce que le roi préfère toujours les enfants de sa nouvelle maîtresse, la Madame de Montespan.

À l’âge de 13 ans, Louis de Bourbon se rapproche dangereusement du chevalier de Lorraine, le favori de son oncle Philippe d’Orléans. À cette époque, le vice italien (comme on appelait l’homosexualité) gagne du terrain dans le royaume de France, ce qui aide à pousser le jeune comte vers les aventures libertines. La princesse Palatine essaie de remettre le jeune adolescent dans le bon chemin, mais malgré les promesses, Louis de Bourbon ne parvient pas à rester longtemps sans les aventures sexuelles. Il tombe rapidement sous l’influence d’autres adolescents libertins qui entourent son oncle. Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, était homosexuel, le roi le savait et l’acceptait d’une certaine manière. Cependant, lorsque le Roi Soleil apprend la mauvaise influence des compagnons de débauche sur son fils, il sont rapidement exilés par le roi. Le comte de Vermandois se voit encore une fois méprisé par son père qui l’exile en Normandie en 1682. La princesse Palatine demande au roi de ne pas le faire, mais Louis XIV ne tolère pas l’homosexualité de son fils et le fait quitter Versailles.

Tellement méprisé par son père, le jeune comte de Vermandois se prépare pour combattre dans plusieurs batailles pour montrer à son père sa valeur. En 1683, la princesse Palatine demande au roi d’autoriser son fils à se rendre au siège de Courtray en Flandres, afin qu’il puisse racheter ses erreurs. Pendant ce combat, Louis de Bourbon tombe fortement malade. Cependant, le comte de Vermandois continue à se battre sur place pour retrouver son honneur auprès du roi, n’écoutant pas le marquis de Montchevreuil et le médecin royal d’Aquin qui propose de le conduire à Lille, afin qu’il se repose. Louis XIV est mis au courant de l’état de santé de son fils, mais il ne donne pas l’ordre de l’évacuer pour qu’il se rétablisse. Cette décision du Roi Soleil va coûter la vie de son fils. Le comte de Vermandois décède le 18 novembre 1683 à l’âge de 16 ans. La disparition du jeune comte affecte brutalement sa sœur Marie-Anne de Bourbon et la princesse Palatine tandis que Louis XIV ne verse pas beaucoup de larmes. Louis de Bourbon, dit le comte de Vermandois, est inhumé dans l’abbaye Saint-Vaast d’Arras.