La Veuve Clicquot : une femme au siège d’un empire

Vous connaissez la fabuleuse histoire de Madame Clicquot ? Je vous invite à découvrir l’histoire de Barbe-Nicole Ponsardin, la veuve Clicquot, celle qui a changé l’univers du champagne.

Une femme impériale : c’est ainsi qui apparaît Madame Clicquot sur son portrait peint par Léon Cogniet entre 1851 et 1861. Sur ce tableau, on la voit assise sur un fauteuil recouvert d’un tissu rouge écarlate, un livre ouvert sur les genoux, elle a le regard droit et les traits volontaires d’une véritable reine.

Souveraine, on la surnomme « La grande dame de la Champagne ». Elle est la première femme à diriger une maison de champagne, femme d’affaires volontaire et avisée, elle porte haut les couleurs de la Maison Clicquot, expédiant ses bouteilles dans toute l’Europe au XIXe siècle.

En 1772, à Reims, Philippe Clicquot-Muiron fonde ce qui deviendra plus tard la Maison de Champagne Clicquot Ponsardin. Depuis son mariage en 1798, Barbe-Nicole mène la vie sans histoire d’une épouse et d’une mère de famille, consacrant l’essentiel de son temps à l’éducation de sa fille Clémentine. Toutefois, la mort brutale de son mari va basculer sa vie. Veuve à vingt-huit ans, Barbe-Nicole se retrouve à la croisée des chemins. Le 23 octobre 1805, elle a 28 ans lors du décès de son mari, François Clicquot, fils de Philippe, qui lui laisse une Maison de Champagne créée 33 ans auparavant et produisant 60 000 bouteilles annuellement.

Contre l’avis de son beau-père, consterné et qui envisage de vendre l’affaire, elle choisit de prendre la suite de François et d’assurer pleinement la direction de l’affaire familiale. Un homme joue également un rôle essentiel dans la décision de Barbe-Nicole : Louis Bohne. Il est l’un des représentants les plus talentueux de la Maison Clicquot, notamment en Russie où il fait régulièrement de longs séjours.

Pendant les années suivantes, la Veuve Clicquot et Bohne travaillent dur sur le marché russe jusqu’en 1812 quand la campagne de Russe, organisée par Napoléon, fait rentrer Bohne en France. À la fin des années 1820, la Maison Clicquot exporte à peu près 250.000 bouteilles dans toute l’Europe et même aux États-Unis où un représentant fait rayonner le marché du champagne sur le sol américain.

Dans les années 1850, partiellement retirée des affaires, la veuve Clicquot parcourt encore les caves la nuit pour s’assurer de l’évolution de ses cuvées. Elle pratique ce rituel jusqu’à la fin de sa vie. Elle meurt le 29 juillet 1866, à l’âge de 89 ans. Le lendemain, sa mort fait la une de toutes les gazettes d’Europe bien qu’elle ne soit jamais sortie de France. Voilà l’histoire d’une femme qui a fait rayonner le monde des boissons et qui a donné son nom à une prestigieuse marque de champagne.